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Toutes des filles en jaune, Florence Hinkel

Par Maliae
Toutes filles jaune, Florence Hinkel

Résumé : Une agression sexiste survient devant un arrêt de bus, en pleine journée, au milieu de la foule.
La victime : une jeune femme, Adèle, aspirante écrivaine, vêtue ce jour-là  d’une robe jaune.
Parmi les témoins : Virginie, une enseignante idéaliste, qui a eu le réflexe de filmer la scène avec son portable ; Myriam, une collégienne de douze ans mal dans sa peau ; Joaquim, un étudiant maladroit qui s’interroge sur l’amour et les filles.
Ils ne se connaissent pas, mais le hasard de s’être trouvés au même endroit à ce moment précis va lier leurs destins. Entre révélation sur soi et prise de conscience féministe, ces quatre individus s’apprêtent à voir leur vie complètement bouleversée.

Avis : Adèle porte une robe jaune parce que c’est l’été et qu’il fait chaud. Un mec se croit tout permis, la suite, la drague lourdement, elle finit par l’envoyer paître, en résulte une baffe magistrale de la part du mec au point qu’Adèle finit le nez sur le trottoir. Tout se passe devant des tas de gens, mais seuls trois vont être marqués vraiment par ce qu’il s’est passé. Virginie, qui par hasard, a filmé la scène et ne sait que faire de cette vidéo brutale qui la touche profondément. Myriam, une collégienne, qui a apprit à mettre des vêtements informes pour tenter d’éviter que les mecs (même les vieux) la fasse chier. Joaquim, un petit con qui se demande si quand même elle l’aurait pas cherché cette femme qui se fait gifler, mais qui va aussi se remettre en question (heureusement). De l’agresseur on ne sait rien.

Adèle souffre de ce qu’il s’est passé, elle manque déjà beaucoup de confiance en elle, mais avec le choc, la honte monte et elle n’arrive plus à vivre normalement. Même si sa colocataire et amie précieuse la soutient, Adèle est comme prise dans des sables mouvants. Elle m’a fait beaucoup de peine.
Virginie m’a beaucoup plu, elle a vécu des choses difficiles, elle aussi a des idées toutes faites mais elle les déconstruit du mieux qu’elle peut.
Myriam m’a fait beaucoup de peine, elle aussi n’a pas une vie facile, et à douze ans c’est difficile aussi parfois de savoir quoi faire. Surtout quand on a été témoin d’une violence inouïe et qu’on n’a pas réagit, que personne n’a réagit.
Joachim, lui, trouve que c’est chiant, qu’on peu plus draguer sans que les femmes s’énervent etc., mais il va découvrir quelque chose qui va lui faire comprendre que le problème n’est pas les femmes. Il m’a vraiment agacé mais il était là pour souligner que même si un homme cis se croit gentil etc. il peut avoir des pensées de merdes à propos des femmes quand même. Il est là aussi pour montrer qu’on peut évoluer et devenir empathique.

L’histoire est prenante. C’est plus qu’une histoire de baffe, c’est l’histoire de ce que fait le patriarcat aux hommes et aux femmes. Ca parle aussi de sujets d’actualités, les guerres, les actes terroristes, mais ça se concentre tout de même surtout sur ce que subissent les femmes. Comment les hommes cis veulent les faire taire. J’ai vraiment été touché par la violence qui se dégage de certaines choses qui se passent dans les réseaux sociaux, dans la vie. Et comment la police en a tellement rien à foutre (voire même se retrouve du côté de la violence plutôt que des victimes).

J’ai pleuré d’émotion en lisant, l’autrice a un style que j’ai trouvé assez percutant, incisif, avec un brin d’ironie par moment. Dès les premières pages j’ai aimé l’écriture, et je suis restée accrochée à mon bouquin. Ce livre dénonce le patriarcat, et parle de féminisme. Ils parlent des femmes, celles qui veulent se battre, celles qui veulent qu’on les laisse tranquilles, celles qui ne savent plus quoi faire face au patriarcat. Et il n’y a pas de jugement. On peut être une femme, une féministe et rester dans l’ombre.

J’ai vraiment adoré ma lecture, même si elle m’a fait grincer, si cela nous donne des envies de violence, que la peur change de camp. C’est aussi l’espoir, l’espoir que le monde change, que certain.e.s prennent conscience du problème, que ça remue, que ça bouge. Et puis c’est bien de parler des violences faites aux femmes et montrer qu’elles ne doivent pas rester impunies.

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